Andrew Mynarski
Citation
Le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski était mitrailleur dans la tourelle dorsale d’un Lancaster parti bombarder un objectif à Cambrai, en France, dans la nuit du 12 juin 1944. Attaqué à l’arrière par un chasseur ennemi qui volait sous lui, le bombardier est tombé en flammes.
Immédiatement après l’attaque, les deux moteurs de gauche se sont arrêtés. Un incendie s’est déclaré entre la tourelle arrière et la tourelle dorsale, ainsi que dans l’aile gauche. Les flammes se propageant rapidement, le commandant de bord a ordonné à l’équipage d’abandonner l’appareil.
Le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski a quitté sa tourelle et s’est dirigé vers la trappe d’évacuation. Il s’est alors aperçu que le mitrailleur arrière était toujours dans sa tourelle et semblait incapable d’en sortir. En fait, la tourelle était bloquée, car les commandes hydrauliques avaient été rendues inutilisables quand les moteurs de gauche s’étaient arrêtés et le mitrailleur avait cassé la commande manuelle en essayant de se libérer.
Sans hésiter, le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski a traversé les flammes pour tenter d’atteindre la tourelle arrière et de dégager le mitrailleur. Pendant qu’il progressait vers l’arrière, son parachute et ses vêtements, jusqu’à la taille, ont pris feu. Tous ses efforts pour dégager son compagnon sont demeurés vains. Celui-ci lui a fait comprendre clairement qu’il ne pouvait rien faire de plus et qu’il devait essayer de sauver sa propre vie. Le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski est retourné à regret à travers les flammes vers la trappe d’évacuation. Là, dans un dernier geste, il s’est retourné vers le mitrailleur, s’est mis au garde-à-vous dans ses vêtements en flammes et l’a salué avant de sauter de l’appareil. Des Français au sol ont vu sa descente. Son parachute et ses vêtements étaient en feu. Les Français ont fini par le trouver, mais ses brûlures étaient si graves qu’il n’y a pas survécu.
Le mitrailleur arrière fut éjecté comme par miracle de l’appareil quand celui-ci s’est écrasé. Il a affirmé plus tard que, si le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski n’avait pas tenté de lui sauver la vie, celui-ci aurait pu quitter l’avion en toute sécurité et échapper sans doute à la mort. Le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski devait être tout à fait conscient qu’en essayant de libérer le mitrailleur arrière, il risquait une mort quasi certaine. Malgré tout, avec un courage remarquable et au mépris total de sa propre sécurité, il s’est porté au secours de son compagnon. Acceptant consciemment le danger, il a perdu la vie en réalisant un acte d’héroïsme insigne exigeant un courage peu commun.
Le London Gazette du 11 octobre 1946