Affiche Andrew Mynarski

Introduction

Andrew Mynarski, un natif de Winnipeg, est l’auteur des premières actions pour lesquelles un membre de l’Aviation royale du Canada fut récompensé par la Croix de Victoria. Son acte de bravoure à bord du bombardier Lancaster KB726 au cours de la Deuxième Guerre mondiale lui valut la Croix de Victoria à titre posthume.

 Buste de Mynarski
Le Lancaster

L’Avro Lancaster était un bombardier lourd britannique initialement construit au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Il fallait un équipage de sept (dont deux mitrailleurs, un pilote, un navigateur, un viseur de lance‑bombes, un radiotélégraphiste et un mécanicien) pour faire voler le bombardier, qui était utilisé surtout pour les missions de nuit. Des milliers de Lancaster furent produits pendant la guerre, dont plus de 400 à Malton, en Ontario.

Nez d'un Avro Lancaster
L’évacuation

Lorsque le pilote décidait que l’avion ne pouvait pas atterrir en sécurité, il ordonnait à l’équipage de sauter en parachute. Le pilote essayait de garder l’avion à l’horizontale assez longtemps pour donner à l’équipage le temps de sauter et était normalement le dernier à sauter.

La majorité de l’équipage quittait l’appareil par la trappe d’évacuation avant. Seuls les mitrailleurs évacuaient par l’arrière. Le mitrailleur arrière avait une petite ouverture dans sa tourelle par laquelle il pouvait entrer et sortir.

Photo de la sortie pour parachutistes d'un Lancaster
Le mitrailleur arrière

Le mitrailleur arrière prenait place dans une minuscule tourelle exiguë. Il était protégé de l’extérieur par une mince paroi de plastique transparent (« Perspex »). Beaucoup de mitrailleurs l’enlevaient afin de rehausser la visibilité. Exposée à de hautes altitudes, la tourelle pouvait devenir très froide. Les hommes de grande taille ne devenaient pas mitrailleurs. On était tellement à l’étroit dans la tourelle que même un soldat de taille moyenne ne pouvait garder son parachute à l’intérieur avec lui.

Tourelle de la mitrailleuse arrière de l'Avro Lancaster
Le jour J

Le 6 juin 1944, exactement une semaine avant la mission de Mynarski et du Lancaster « A for Able », avait lieu le débarquement en Normandie (mieux connu sous le nom de « jour J »). Plus de 130 000 soldats alliés prirent alors d’assaut le littoral français. L’objectif du « A for Able » le 13 juin était de bombarder une gare de triage près de Cambrai, en France. Cela aiderait les forces alliées en perturbant le mouvement des troupes et fournitures allemandes.

Avion survolant une carte, allant de l'Angleterre vers la  France occupée par les Nazis
Le radar

Certains chasseurs étaient équipés comme chasseurs de nuit, c’est-à-dire qu’ils étaient munis d’un radar pour les aider à localiser les avions dans l’obscurité. Sur les chasseurs de nuit Junkers 88, les mitrailleuses à tir vers l’avant avaient été enlevées pour faire place au radar. L’équipage utilisait des mitrailleuses orientées vers le haut, qu’on appelait Schräge Musik.

Un projecteur pouvait être accouplé à un radar terrestre dans le but de repérer les avions à viser. Lorsqu’on repérait un avion, on orientait les faisceaux d’autres projecteurs sans radar vers l’appareil afin de libérer le projecteur guidé par radar, qui pouvait alors servir à repérer d’autres bombardiers.

Radar émettant du nez de l'avion
La superstition

De nombreux membres d’équipage de bombardiers étaient superstitieux. Plusieurs d’entre eux apportaient des porte-bonheur avec eux lors de missions. On considérait également que le fait d’uriner sur le pneu arrière du Lancaster avant le décollage était de bon augure.

Un trèfle à quatre feuilles
Les missions de nuit

Lors d’une mission de nuit, la meilleure défense était de demeurer caché. On envoyait les divers avions participant à une même opération par des routes différentes, dont les points de virage variaient de l’une à l’autre. Les communications étaient tenues à un minimum, de crainte que les forces ennemies ne détectent les signaux radio. On ordonnait aux mitrailleurs d’attendre de se faire tirer dessus avant de tirer sur les chasseurs ennemis, car la lueur de départ pouvait révéler leur position.

Lorsqu’un bombardier était localisé par des projecteurs, les mitrailleurs fermaient un œil afin de préserver la vision nocturne, selon la technique apprise. Si le pilote parvenait à échapper aux projecteurs, les mitrailleurs devaient être prêts à repérer les chasseurs de nuit.

Avro Lancaster
La résistance française

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux citoyens français coopéraient avec les Alliés. Parmi les membres de l’équipage de Mynarski qui sautèrent en parachute, deux furent retrouvés par des soldats allemands et enfermés dans des camps pour prisonniers de guerre. Les quatre autres (dont le mitrailleur de queue Pat Brophy) furent retrouvés par des membres de la résistance française. On trouva pour Brophy un endroit où se cacher et on lui fournit de faux documents de citoyenneté française. Il fallut près de quatre mois pour organiser son retour en Angleterre sans alerter les autorités allemandes.

La commémoration

Après avoir entendu le récit des actions de Mynarski par Pat Brophy, le pilote Art de Breyne déposa une demande pour qu’Andrew Mynarski soit décoré pour ses actions. On accorda la Croix de Victoria à Mynarski à titre posthume. La médaille fut remise à sa mère.

Dans sa ville natale de Winnipeg, on a nommé en son honneur l’école intermédiaire Andrew Mynarski VC. En Angleterre, on a érigé une statue de Mynarski à Middleton St. George, le lieu où l’escadron « Moose » était basé. À Hamilton, en Ontario, on a surnommé un Lancaster reconstitué le « Lanc de Mynarski ».

Les projecteurs

Pour repérer les bombardiers lors des missions de nuit, les Allemands utilisaient plusieurs projecteurs pour viser un avion en créant un cône de lumière qui convergeait sur l’appareil. Lorsqu’un avion était repéré, les chasseurs et les canons antiaériens allemands pouvaient le viser.

Projecteurs lumineux dirigés vers un bombardier
L’altitude de vol

Le Lancaster pouvait atteindre une altitude de plus de 8 000 mètres (26 000 pieds). L’avion n’étant pas sous pression, l’équipage devait utiliser des masques à air pour respirer aux altitudes supérieures à 2 500 mètres. Aux basses altitudes, les opérations de bombardement étaient moins sécuritaires, mais les bombardements étaient plus précis. À des altitudes supérieures, la situation inverse se présentait. Le choix de l’altitude d’une opération de bombardement impliquait toujours un compromis.

L’équipage de « A for Able » participait à une opération qui consistait en un passage du bombardement à 1 500 mètres d’altitude. Lorsque l’appareil fut touché, il volait à 2 000 mètres d’altitude.

L’escadron « Moose »

Le 419e Escadron de bombardement fut ainsi nommé d’après le Lieutenant-colonel d’aviation John « Moose » Fulton, premier commandant de l’escadron. Ce dernier avait effectué plus d’une cinquantaine de sorties de bombardement et fut abattu en rentrant de Hambourg, en Allemagne. Au moment du décès de Mynarski, l’escadrille menait ses opérations depuis Middleton St. George, qui se trouve dans le nord d’Angleterre.

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HISTOIRE
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